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Pamela Anderson dans son jardin
Sweet Pamela

Dans ma première mixtape, qui sortira au printemps 2025, j'ai eu à coeur de compiler 10 morceaux de mon répertoire, qui évoquent sans équivoque le féminin dans ses joies, ses contradictions et ses épreuves aussi. Mon but n'est pas de genrer le propos. Cette part féminine colore les chromosomes de chaque individu mâle ou femelle, qui peut recevoir ces lignes mélodiques sans les classer hors sujet de ses histoires personnelles.

J'ai décidé de ne pas mâcher ma musique comme mes mots afin d'être plus claire que sympa, plus enjouée que passive agressive.

À vous de voir si vous avez envie de boucher vos yeux et vos oreilles et vous arrêter là.

"No worries" comme disent les australiens si chers à mon coeur.

Alors de quoi je parle, comment je chante et pour qui je joue ? Allons-y ! Attachez votre ceinture.




Déclamer, crowd surfer dans les salons du monde entier sans se soucier des jugements embusqués. Voilà une belle mission à relever.

Laisser les critiques à leur place car d'après cet adage de cour d'école, "c'est celui qui dit qui y est", d'abord. Le vilain se marre bien en croquant toute crue la femme qui crée sa vie, facilement détruite aux yeux du monde par un alfa ou une alfette sur le retour. Le machisme n'est pas que masculin. En pointant du doigt la fille qui ose, la fille qui pose, la nana qui court en bikini sur la plage de Malibu, Il se positionne de fait dans la meilleure des cases, celle qu'on ne juge pas.

Easy peasy, pépère tranquille dans ses repères de grand-père. Cette façon de faire est-elle suffisamment propre pour passer au contrôle qualité de l'humanité du 21ème siècle ?


Alerte ! Comportement déviant ! Un mot qui tue, une pute qualifiée par un pervers, et voilà que le verbe simplifie l’être si complexe. La langue pique. Solution ? Parvenir à laisser passer, à chanter la la la et sourire malgré la coupure incisive de l’imbécile. Pas facile, car il veut jouer à la guerre si terrifié à l’idée d’être jugé comme il le fait. Il fait mal à ne pas regarder à l'intérieur de ses peurs. Absent, à côté de ses pompes trop grandes qui ressemblent à celles du clown qui manque tout le temps de se casser la gueule.

Est-ce à moi de jeter ses vieilles godasses et faire son ménage intérieur ? Ça commence à bien faire. Bon, je vais essayer d'en rire mais avant, il y aura deux trois chansons dépressives, quatre cinq mélancoliques et sept huit symphonies drama en mi mineur, très mineur.


Je vous rassure la mixtape est plutôt happy, j'ai jeté le plus déprimant et tiré la chasse pour libérer le fond de la cuvette. Ah ça sent meilleur !


Alors...Que vas-tu trouver dans ce petit cocktail de compos + une reprise ? Ça dépend de ce que tu crois savoir et imagines sur la sorcière, la blonde à la guitare folle, la fille de l'île ?

Rien de ce que tu penses car en définitive, elle comme toi, est au début de sa découverte et il y a des chances que cette quête dure une vie entière et se poursuive dans les suivantes.

Je vous avouerais qu'elle n'a pas compris ce qui s’est passé, la sorcière calcinée, restée trop longtemps hébétée, perplexe, devant tant d'avocats véreux de l'industrie du disque à la plaidoirie artificielle crée par Nono, le petit robot aux deux boulons dans la tête. Éléments connus plus d'autres suggérés et voilà des conclusions bien bâclées, des condamnations à perpétuité dans l'enfer du no style's land.


Le blason de la vérité n'est cousu que de nos certitudes. Choix de la stylistique, tic tac. Une chose presque sûre, sans l’aval de la science qui mélange ses pinceaux entre preuves tangibles et évidences invisibles, c’est qu’on se trompe, souvent, très souvent. Mais finalement, on arrive toujours à bon port quand la marée l’a décidé et on repart pour de nouvelles aventures quand il est temps de regarder à nouveau vers le futur.

Yes ! Je vais faire une mixtape ! 10 titres...très féminins quand même...Ah ben, en même temps je suis une fille, girl, woman in a maaaaan's world alors ça inspire...


Quelque soient les détours de l'équation musicale, ça donne toujours le même résultat, zéro, la tête à toto, dans laquelle il y a tout. Un départ, une vie, une continuité, mais pas de fin, ça c’est impossible. Pas de rupture fatale, de point final du jugement dernier sur le bûcher des airs démodés.

Très olé olé ce nouveau post...

Pardon Petit point mais les barrages échafaudés par ta volonté, n’empêcheront jamais la circulation de l’énergie motrice, du souffle salvateur, du cœur votre honneur, du cœur.

Bienvenue au tribunal de la liberté d'être une musicienne poète pouet qui s'abstient du style mainstream !


Claque après claque, plus aucune joue ni fesse disponible, elles sont bleues. Comme mes notes parfois.


La vie nous fait son procès dès qu'on a le bonheur de ramener notre fraise tagada, trop sucrée pour les diatribes diabétiques. C'est pas juste que la mauvaise image soit collée à la glue dans le dos de la femelle sans vertu labelisée.

Il nous en faut des carrés de chocolat pour réduire nos angoisses d'être considérée inférieure en musique ou ailleurs, out of the real world, tout en étant capable de mettre au monde des bébés ou des chansons. Enfin, certaines n'y arrivent pas, à donner la vie ou la chance à leur musique. Ne pas être mère, ne pas être comme la majorité, c'est encore une fois être pointée du doigt. Peux-tu enlever ton index de mon oeil droit ? Merci.


Dans la tracklist, il y a des titres où cette fille en fait trop, il y a des invitations à danser sur la plage, il y a une "Lueur précieuse", BO que j'ai composée pour le film de Guillaume Bourg, homme réalisateur remarquable, respectueux et talentueux. Elle relate les pensées de cette femme infertile et chante ses silences. Elle n'est pas seule à en pâtir dans l'histoire de la vie. Le "il" souffre aussi, dérive parfois, confondant attraction et obsession. Un être pas autorisé à pleurer sa peine d'être heurté par ses congénères vénères qui lui font honte.


J'ai beau mâché des malabars quand y'en a marre, les bulles roses ne transforment pas les brutes en libellules.


Pamela et bien d'autres représentations du féminin, sont des exemples de courage. Oui, elle mérite bien une chanson aussi, une ode à la joie d'être so shinny malgré tout ça.


Être totalement vraie, ça fait souvent mal à cette nana, cette nana là...

A-t-elle le droit d'être la première à faire une pirouette sur la piste et cela sans autorisation supérieure ? Cesser une fois pour toute d' être obligée d'hurler pour se faire entendre sans être appelée hystérique ?

Chapeau à toutes les spice girls qui s'en sortent et merci au masculin qui ne l'emporte pas à chaque fois.


J'en terminerai avec un petit mot de ma gamine intérieure, touchée par ces parcours sans filtre exposés au flash de l'incompréhension.

J'ai été petite fille, adolescente, puis jeune femme, harcelée par une cochonne qui ne m'a jamais fait rire. En plus des sons pas très flatteurs de l'animal en question, elle renvoyait à l'image d'une femme qui aime le sexe et cela de façon démesurée et sale. Pffffff... À 5 ans, dans la cour de récrée, cela n'évoque pas grand chose, le S. E. X. E et après avoir grandi, cela peut même vous dégouter quand vos seins naissants deviennent objets de convoitise empoignés par des âmes parties à la dérive.


Malgré toutes ces expériences liées à la complexité d'être une fille, j'adore le masculin qui me tient la main, car il existe pour de vrai tout comme les comédies romantiques et leurs fins sucrées qui ne font de mal à personne. J'adore les hommes à qui tu manques et qui te le disent avec douceur, seul sur le sable les yeux dans l'eau.


Toutes les terreurs du monde ne me feront jamais renoncer à la beauté d'un regard, au partage d'un jogging trop doux pour rester dans le placard, à la chanson qui te rappelle la magie d'un baiser déposé dans le noir.


C'est joli un sourire, surtout après avoir versé toutes les larmes de son corps.

C'est doux la musique de ton coeur.

C'est pour ça que je vis, que je joue, que j'écris.


Un grand merci, si vous êtes restés avec moi jusque-là et un second si vous êtes curieux d'écouter, à sa sortie le 22 mars prochain, ma première mixtape printanière qui s'amuse sur le dancefloor du féminin.


Miss Peg pose à Noirmoutier
Release 22 mars 2025 Mixtape by Miss Peg


  • Photo du rédacteur: Plume
    Plume
  • 3 nov. 2024
  • 5 min de lecture



Une guitare jouée et un piano en fond
Miss Peg fait courir ses doigts et ses idées sur Taka

“T’as une sacrée descente que j’aimerais pas remonter !” inspirée des grandes goulées avalées au comptoir du jour sans fin.


À force de me représenter, je parle de moi à la 3ème personne, histoire de dissociation entre l’artiste et la manageuse. Certains diront qu’il s’agit plutôt d’ÉGO mais j’en doute. La plupart du temps je me présente avec un “je”, vêtue d’oripeaux trempés des gouttes salées de mes yeux bleus déçus de leur invisibilité. Mon nom est au pluriel et défini comme suit : Peggy Barbara Dominique Sirieix avec 3 “i”, ayant choisi 3 pseudos nommés, Sam, BrynN et enfin Miss Peg pour revenir à l’essentiel.


La vie joue l’intermittence, le mouvement, l’impermanence.

Alors, pour contrebalancer sa tendance, il faut maintenir le cap. Ne pas tanguer trop fort, ne pas laisser aller le up and down de façon démesurée. Ne pas descendre trop bas et toujours compter sur soi avant de pouvoir compter sur toi. 

Mais la question se pose, puis-je encore compter sur quoi que ce soit ?


À mon tour de jouer l’inconstance, l’impermanence, l’intermittence de mes choix.

Tu m’attends, je ne viendrai pas.

Tu me demandes, je ne suis pas là.

La fille a quelques doutes quant au reste du courage qui l’habite, aux résidus de volonté échoués après les orages. Des bouts d’elle-même demeurent et luttent pour ne pas être avalés par la marée aussi grande que l’ouragan qui balaye le monde, inverse les pôles et les positions attendues des plus têtus.


J’ai envie d’abandonner, de ne plus me répondre. Abonnée absente de ses ambitions essoufflées. Mes rêves ont une musculature bien maigre pour nager à contre-courant des attentes du futur. Eh tik, eh tok, prends-ça dans tes dents émaille diamant bien trop blanches pour avoir poussé grâce au lait de ta mère.

Comment redécoller d’un sol mouvant et vorace ?


Bon sens et démarche artistique, est-ce antinomique ? Création ou produit de consommation ? Soyons clairs, j’ai toujours écrit, composé et cela avant même de réfléchir à une étude de marché, à des niches dans lesquelles je serais censée faire rentrer mes compos enragées.

Mais alors, si mes croquettes musicales ne sont croquées que rarement, par manque de publicité matraquée à toute heure, comment pourriez-vous savoir qu’elles existent ? 


La reconnaissance de mon travail me suffirait, pas besoin qu’on connaisse ma tête, ma vie, mon mec. Une notoriété déplacée et quelque peu intrusive. Problème lorsque le paraître est au premier rang de la sélection du bancable, du vendeur, de l’exploitable. Mes œuvres sont nombreuses, enregistrées dans un répertoire sacemique officiel que peu de chasseurs de tête consultent car ils n’ont pas entendu parler de moi. Elles existent tranquillement. Certaines ont dansé à l’irlandaise en costume de mini lapins déglingués et d’autres ont habillé des causes qui me tiennent à cœur. Mais, la plupart sont restées muettes, enfermées dans l’underground des musiques actuelles qui n’ont pas bénéficié de la version sponsorisée, choyée, managée, entourée, diffusée car je ne sais pas trinquer avec le business. 

Avant de savoir s’accorder sur le “la” et chanter juste, il faut maîtriser le diapason de la coupe de champagne. Jouer à la blonde séductrice et savoir faire rebondir une balle de match sur ses fesses. 


Mon corps s’est opposé au premier rôle de la chanteuse ensorceleuse, la Betty Boop qui allonge les regards, la Marilyn qui fait chavirer les espoirs. Me coucher tard ou coucher tout court et boire jusqu’à la signature du contrat conclu dans un grand hôtel aux robinets dorés, pas pour moi. Il était pourtant moelleux l’oreiller de ce lit king size à Lausanne. Les hauts talons ont brûlé mes pieds et mon estomac. Je n’ai pas pu ignorer bien longtemps, le calme souhaitable, la protection de mon intimité. 


Piètre commerciale pour une prolifique façonneuse de croquettes musicales sans glutamate. La combinaison ne convainc pas grand monde sur la toile immense du star système car les étoiles sont bien gardées et inaccessibles aux artistes du monde d’en bas, ceux qui les conduisent dans des voitures de luxe, nettoyées au 5ème sous-sol d’un parking en rentrant de la mission alimentaire. Je ne sais pas me servir de moi de cette manière, me vendre, pulvériser les portes blindées de l’absurde protectionnisme des artistes installés ou de leurs progénitures. Je ne sais pas utiliser le plongeant de mon décolleté pour inviter à consulter ma légitimité artistique dans ce monde dont je n’ai pas les codes. Profiter d’opportunités révélées dangereuses pour un squelette émotionnel friable qui n’est pas en titane.


Que me reste-t-il alors ? Peu et beaucoup à la fois. Des refrains qu’on retient, des ponts qui s’envolent, des paroles qui racontent la musique des gens, des histoires qui s’arrangent à de multiples sauces épicées qui attisent l’appétit d’écoute. C’est pas moi qui le dit. Et tout cela en parallèle de missions et métiers à combiner avec cette trame musicale bien exigeante. Ben, ça a l’air pas mal ? Cependant, le plateau sur lequel je vous offre mon travail, mes respirations, c’est de la récup, les moyens de bâbord, sorti du tri sélectif pour trouver l’interstice où faufiler les tubes d’une inconnue. Oui, certains ont la carrure de tubes, dixit Goeff Pesche, ingénieur du son à Abbey Road, tout petit studio à Londres. Alors…


“Tout vient à point à …” tra la la la lère, c’est moi qui est à point, voire trop cuite, à force de cramer au soleil du rappel. Eh bien rappelle, harcèle, fais la grève de la faim !! Mais ma cause musicale ne justifie pas une lutte comparable à celle des droits de l’homme ou de la femme, enfin de l’être humain. Mon art a des droits certes mais ses devoirs vis à vis de l'intelligentsia du label sont au-delà de mes forces.


Ne pas lâcher… et si c’était la meilleure idée ? Pas la musique des mots bien sûr, elle est cellulaire, moléculaire, atomique, à l'intérieur de ma constitution chimique.

Non, si j’abandonnais avec classe et dignité le costume de la vendeuse médiocre ? Faire le choix de laisser tomber pour éviter de me laisser tomber à tout jamais dans l’obscurité de l’artiste presque inconnue. Et si j’avais terminé mes devoirs, rendu la copie gribouillée d’années de dos crawlé, de brasse papillon épuisante ligne d’eau n°7, lestée de tous les péchés capitaux perdus au fond de la piscine du démarchage ? 

Je lâche la fine cordelette attachée à la bouée de la reconnaissance de mes arts. Elle me cisaille la main. Elle fit couler trop de sang, rougir trop de papier, de cahiers et de chansons déçues de ne pas avoir été repérées par l’hélico de la SNSMI. (Sauveteurs nihilistes du son et de la musique indépendante) 

Échouée sur la plage des ritournelles artistiques désenchantées, il me faut du temps pour me réhydrater. Je suis déjà trop vieille pour le marché, alors rien ne sert de rajeunir, il vaut mieux vieillir à poing fermé. Avec lui, je serre la main du destin qui me reste. Mes pieds nus dans le sable chaud voient leurs orteils parés de paillettes dorées, à défaut de les avoir sur le visage illuminé des spotlights de l’Olymp I.A.


Merci à mes parents, qui eux, n’ont pas lâché malgré leurs blessures et leurs peurs. Ils m’ont désirée, écoutée, entendue et reconnue. Je leur dois tous mes souffles, mes sourires et mes larmes. 

Je leur dois l’amour, la colère, l’extase, l’ivresse de la vie impertinente et l’humour, comme politesse du désespoir.


À bientôt mes jours à facettes et vos futurs plans extravagants. 


Peggy S / Miss Peg


  • Photo du rédacteur: Plume
    Plume
  • 8 févr. 2024
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 janv.



Photo ©MissPeg de Twin Dragons - Koizumi Junsaku - Temple Kennin-ji Kyoto
Pochette titre "Dark Clouds" - Miss Peg

Chaque chanson a son histoire mais celle-ci est alchimique dans la transformation des tempêtes de la vie en création artistique.

 

Alors que je devais partir au Japon pour un Aikido practice de 3 semaines avec mon maître, mon père a frôlé la mort. Et cela environ un an après le décès brutal de ma mère. 


Le jour du départ des aïkidoka sans moi (nous étions 4 prévus pour ce voyage), je passe au domicile de mon maître Thierry, pour leur souhaiter bon voyage.

 

Difficile à cet instant de retenir mes larmes. Celles de Jane, la compagne de Thierry, rejoignent les miennes et je lui confie ne pas être wonderwoman


Elle garde cette phrase comme point de départ d'un texte qu'elle m'écrit spontanément, celui qui deviendrait paroles de la chanson : "Dark Clouds". Après y avoir ajouté la dernière phrase "Everything is perfect", je décide de le mettre en musique et l'enregistrer pendant que nos aïkidoka pratiquaient de l'autre côté du monde, et que nous vivions ici les tempêtes extérieures et intérieures. 


Je reste forte pour mon père, car je suis fille unique, la seule personne à pouvoir gérer tout ce qui arrive aux deux derniers membres de notre famille.


Ces trois semaines de tempêtes furent la plus dure épreuve de ma vie après le décès de ma mère, et j'ai compris que la pratique de l'Aikido s'étendait bien au-delà des tatami. On peut trembler, on peut manquer de perdre l'équilibre, mais si l'ancrage est puissant et que nous acceptons de recevoir l'énergie qui nous est proposée, on reste sur ses pieds et on continue d'avancer. 

Déposer les armes qui blessent davantage que les événements et les larmes dans l'océan. 

Le cœur sait que tout est juste et parfait. 


Alors que Marie m'avait confié avoir trouvé son nom de danseuse "Carmen Guillaume" (combinaison du prénom de sa grand-mère et du prénom de son cousin décédé récemment), je lui propose de danser ce morceau, ne sachant pas encore où cela se ferait, comment, avec qui et pourquoi. Mais a-t-on besoin de tout savoir ?

 

Non, mais il est important que vous sachiez qui est Marie et vous en dire un peu plus sur notre rencontre.


Elle s'est faite sur l'île de Noirmoutier au cours d'une battle involontaire de soirées d'anniversaires où nous avions invité des amis communs et dont certains d'entre eux répondaient avoir déjà été invités autre part. Eh oui, nous étions toutes deux nées un 3 janvier. Le fait d'être des bébés de début d'année nous avait rarement conduites à organiser une birthday party, quand tout le monde se remet à peine de l'enchainement des festivités. Mais cette année là, il y a 3 ans, l'envie nous pique chacune de notre côté, de le faire. C'est ainsi que les jumelles se sont retrouvées lors d'une seconde fête réunissant les invités des 2 soirées, nous permettant de découvrir lors de nos premiers échanges face à face, qu'en plus du jour et du mois, l'année de naissance 1978, était aussi commune.


Alors, qui mieux que ma jumelle, pouvait incarner la fille dont parle la chanson ? Qui mieux que Carmen Guillaume pouvait se livrer avec audace, pieds nus dans l'océan déchainé de la vie ?


Qu'elle me dise un grand oui sans hésiter à l'invitation de danser "Dark Clouds", a fait naître l'envie de tourner ce film en étant à un autre poste, que celui de chanteuse. Un poste que j'affectionne tout autant. Être derrière la caméra, et suivre le vent des mouvements qui s'imposent. Comme la vie et ses ruptures, ses rythmes induits par la danse imprévue des événements, que ma sœur de cœur retranscrit parfaitement.


À cette danse puissante m’est venue l’idée d’ajouter en parallèle, une autre chorégraphie. Celle d'un kata d’Aïkido au bo (long bâton en bois), porté par Jean-Luc, pratiquant de la discipline depuis plusieurs décennies. Je lui demande s’il veut bien se prêter au jeu de mon histoire, en tenue traditionnelle, gi et hakama. Il hésite un peu, car sa pratique se fait moins régulière depuis quelques temps et craint de ne pas honorer cet art ancestral avec toute l’humilité et le respect qui le caractérise. 

Après l’avoir rassuré sur le déroulé du tournage, l'absence total de jugement et surtout, ma confiance absolue dans sa maîtrise de la pratique, il accepte. Merveilleux ! 


Détail important, Jean-Luc était présent au moment de l’au revoir à mon maître, avant décollage pour le Japon. Jean-Luc et Thierry sont amis de longue date et de pratique de cet art martial.


Les idées commencent à s’empiler comme des petits cubes colorés pour former avec une certaine magie, le scénario jamais écrit, de ce clip aussi imprévu que les événements survenus.


Mon imagination voit apparaitre de part et d’autre du chemin menant vers la plage repérée où nous tournerions la danse de Carmen, deux prêtresses shinto portant les kimono ramenés d’un précédent voyage au pays nippon. L’évidence me frappe à nouveau de demander à Jane et Lo, la compagne de Jean-Luc, d’incarner ces figures évanescentes telles des gardiennes bienveillantes du chemin de vie. Elles acceptent. Magnifique !

Je vois comme si le film était déjà là, l’ambiance que je souhaite capturer et m’en remets aux éléments pour donner la couleur des décors.


Le seul jour disponible de Carmen était le dimanche. le prochain se trouvait être le 3 décembre à un mois pile de notre anniversaire commun. Parfait ! Carmen me confie ne pas avoir peur de la pluie ni de la tempête potentielle prévue ce jour là, malgré le fait qu’elle porterait un simple académique noir, ni étanche, ni chaud.

Le froid et la force des éléments qui peuvent se déchainer sur les plages noirmoutrines en hiver, ne l'effrayaient pas, bien au contraire. Ils seraient porteurs de sa danse tout comme la musique, qu’elle découvrirait le jour J.


Je propose aux autres acteurs du film ce même jour de tournage, mais le temps se révèle un peu trop déchainé pour jouer leur personnage. Ils viennent cependant assister à la danse improvisée de Carmen et saluent son courage bras et pieds nus dans les bourrasques du jour.

Ils voient ainsi un peu plus clairement, l’intention de tournage qui se veut libre et non conventionnelle.


La seule indication que Carmen reçut, fut : "Trace ton chemin au rythme où tu veux, en direction de l’océan pour y déposer tes larmes ". Sa chevelure grise lâchée dans le vent, se fond avec le ciel nuageux et peint un tableau vivant que Jane, notre autrice, future prêtresse mais aussi peintre de talent, aurait pu créer sur une de ses toiles. Grâce à des éléments trouvés sur la plage, des sensations ressenties à travers la musique et ma voix, Carmen a dansé. Elle s'est mouillée au sens propre comme figuré car la chanson la guidait dans ce sens. Elle manqua de tomber à plusieurs reprises mais trouva injustifié de chuter sur la plage ou dans l’eau.

Non, elle ne devait pas tomber.

Continuer d’avancer quelque soit la force des éléments, car ils lui donnaient aussi la force de marcher, courir et transcender ses peines et ses peurs.


La semaine suivante nous offre un ciel typique noirmoutrin, bleu avec quelques nuages épars. Il donnerait une profondeur de champ exceptionnelle à nos protagonistes du jour, sur cette même plage magnifique et désertique de Barbâtre. 

Nous nous donnons rdv à la même heure que le dimanche précédent, afin d’avoir, un soleil pleine face, devant la cellule de la caméra numéro 1, pendant que Jean-Luc évoluerait au loin dans sa tenue noire et blanche.

La caméra numéro 2 quant à elle, tenue par Jun Violet, mon compagnon de vie et nouvellement d’aventure artistique, capturerait à vitesse réelle ou bien au ralenti, de plus près, tous les mouvements de notre aikidoka.


Le dérush se révèle aussi enthousiasmant que tout ce que chaque acteur a offert généreusement.

Les ambiances des plans réalisés par les deux caméras sont magiques et intenses. Les images ne dévoilent que rarement les visages afin de conserver l’entièreté des mouvements, les détails importants et le paysage que regarde Carmen.

Il n’y eut que 3 plans séquence tournés chacun sur les 4 minutes de la chanson, pour ne pas altérer la spontanéité créative de Carmen et qu’elle n’attrape pas de pneumonie, injuste récompense de ce travail à fleur de peau fourni.


Le montage en parallèle des deux personnages s’est révélé évident. Une trame à deux faces, celle de la vie bousculante et incertaine, et celle de la pratique d’une discipline également philosophie, offrant aux plus assidus, l’ancrage nécessaire à se mouvoir sereinement dans les aléas de la destinée.


Les présences de Jane et Lo, telles des apparitions bienveillantes sur le chemin de Carmen, parlent de la foi inconditionnelle logée au cœur de la justesse de nos routes sur lesquelles nous sommes accompagnés. 

Nous ne sommes pas seuls dans l’adversité même si le mental défaitiste nous parle du contraire. Le vaste monde de l’invisible veille, nous aiguille, nous protège, tout cela de façon subtile et à la condition de voir.

Il ne s’agit pas de religion, de croyance ou toute autre dérive de notre monde contrôlant, contrôlé. Il s’agit de vibrer et se laisser guider en acceptant de ne pas tout comprendre, tout en ressentant totalement autour et dedans.

La vie parle, chuchote ou crie, libre à toi d’écouter ou d'ignorer. 


Pour moi, que ce soit de la naissance jusqu'à la finalisation de ce projet, il est magique dans la réunion de ses acteurs, sincère dans l'exécution de chaque geste devant et derrière les caméras, et j'espère qu'il voyagera dans le cœur des gens, pour réveiller tout le courage et la force cachée dans nos plus grandes épreuves.




Clip Dark Clouds réalisé par Miss Peg et Jun Violet



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