Il est arrivé tant de fois que la timidité me rende stupide, les mots bloqués au fond de mon coeur gêné.
Avoir trouvé la plus belle des réponses 2h plus tard face à mon miroir navré de constater que mes peurs sont encore là, au bord de mes phrases maladroites.
Être soi quand l’inconnu impressionne, pose le regard sur vos rougeurs irrépressibles. Ce regard déshabille, désarme, ôte tous les vêtements du paraître superposés avec le temps. Rouge aux joues, silence pesant, des questionnements internes qui font monter la pression jusqu’au sifflement et la phrase qui provoque l'explosion :
Pourquoi tu rougis ?...Éreutophobie enclenchée
Un jour peut-être je saurai répondre sans stylo à la main, sans jetlag pour retrouver mes esprits, de but en blanc, spontanément.
J’ai l’air bête mais je ne suis pas stupide. À force de rougir à chaque nouvelle rencontre, j’ai vu toutes les couleurs absentes du cœur de certains ou bien des arc-en-ciel jaillir de la bienveillance d’autres incertains.
C’est pas si grave d’avoir l’air con, car nombreux le sont vraiment.
Alors que les nuages éparses du ciel de fin d’été me saluent, je souris de tout ce que j’ai tenté malgré la crainte du ridicule. Le rouge a peut-être pointé son nez mais je ne m’y suis pas noyée.
J’ai dansé librement sur des mots écrits la veille ou il y a des années, conté l’histoire de peintures enchantées et joué avec l’accordage de mes guitares déchaînées.
La musique est prétexte à l’accompagnement de ma vie.
Elle décore le plus grave et fait accepter ce qu’il m’est impossible de changer.
Elle est là, ne demande rien, ne croit pas être la plus belle, la plus juste, elle joue pour que je vive. Elle sonne pour qu’en mon cœur résonne l’infini.
Je n’aurais pas pu rêver plus belles nuits.
J’ai eu mal mais c'est beau quand tu parles des maux.
Les synchronicités chantent les lendemains heureux et j’ai enfin le temps de leur présenter mes vœux.
C’est ça, être au bon endroit, à l’intérieur de mon cœur aménagé de toiles brutes, de fleurs séchées qui repousseront dans le potager de mes larmes. C’est là, l’endroit où je veux respirer. Je n’attends plus l’aval de Maître bien-faire, il est inatteignable et ennuyeux. Il contraint nos gestes dans un espace qui ne s’amuse pas, dans un monde qui se regarde au détour de chaque phrase étouffée.
L’orthographe de ma poésie est parfois celle d’hier et fait courir mes histoires sur les plages de demain. Elle danse avec le cavalier de son choix. Avant-gardiste ou démodée, le terme approprié vous appartient.
La bulle d’audace grandit et je peux voir à travers sans regarder de travers. Elle protège mes envies et retient l’essentiel des transparences qui nous relient.
Me vois-tu à travers la fine pellicule photosensible ? Moi, je te vois et suis enchantée de te rencontrer.
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