Martin Luther King disait : "Avoir la foi, c'est monter la première marche, même quand on ne voit pas tout l'escalier."
Telle fût ma posture lorsque j'ai choisi de changer de lieu de vie. J'ai décidé de prendre une direction où le nombre d'inconnus était bien supérieur à ma garantie d'être heureuse. Cependant, ce qui m'était connu et parfaitement maitrisé à savoir, mon quotidien, comportait bien trop souvent des pensées habitées de "malgré"ou de fâcheux "mais".
Je suis heureuse malgré le fait que je ne respire pas dans cette ville qui m'offre tout le confort de l'inconfort. J'ai la joie en mon coeur de partager ma vie avec un homme bon, attentionné et calme, malgré la fureur du monde environnant qui nous parasite. J'ai un toit sur la tête, à manger dans mon assiette, de l'eau au robinet malgré le fait que cela me coûte très cher et crée la peur de ne pas avoir assez le mois suivant.
Je cours pour attraper ce qui me tue à petit feu, et je suis effrayée d'arrêter cette course effrénée. La fin me terrifie mais je reste dans l'immobilité funeste. Pourtant dans un recoin de ma mémoire d'enfant je sais. Je peux partir. Mais qu'est-ce qui m'attend ? Malgré ces "mais", j'ai pris mon courage à deux mains et...
Un matin d'hiver de l'année 2016, j'ai cherché cet escalier dont je ne voyais pas le sommet.
J'ai trouvé la première marche à monter même si inconsciemment, je savais qu'elle me séparerait de l'être aimé.
J'ai gravi quelques marches supplémentaires depuis, alors que le brouillard des doutes se dissipait au fur et à mesure de la montée et je me suis rapprochée de tout ce qui remplit le coeur sans "mais" ni "malgré".
Je laisse aujourd'hui les atomes, molécules et cellules de mon corps et tout ce qui l'entoure, s'organiser dans une danse harmonieuse sans interférer, sans contrecarrer les plans de la fluidité pour que chaque jour m'apparaisse beau et miraculeux, même s'il ne répond pas toujours à mes attentes. Les vases brisés se transforment en magnifiques objets d'art.
Qualifiez-moi d'optimiste, utopiste, fêlée même, l'obscure pessimiste en moi sourit de ne pas avoir été démasquée.
Je vous donne rdv à tous, tous ceux qui liront ces lignes. Je vous attends au carrefour de vos choix, une poêle rose à la main et un grand verre rempli d'espoir à partager.
Le bonheur n'a rien à voir avec le hasard.
Bien à toi
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